Une nuit parmis tant d'autre, dans les allées du Cimetière [Libre]

Comme toujours après les raids, Ravage se rendait au cimetière pour dormir près des tombes de ses parents. Vous avez bien lu, 'dormir'. Entre les stèles commémoratives et les pierres tombales à demi écroulées, Ravage se pelotonnait pour dormir. Pleurer parfois, mais plus rarement.

Elle se tenait devant les dalles des marbre froid, un bouquet de roses violettes dans les mains. Non pas qu'elle ait eu de quoi les acheter, Ravage les avait fauchées dans un jardin. Les fleurs étaient entouré, comme d'habitude d'un ruban bleu ciel, comme il y en avait des dizaines à coté des tombes, enserrant des tiges marron de ses anciennes visites. Le sommeil ne venait pas. Les Voix retentissaient encore dans sa tête, enroulées étroitement à son esprit jusqu'à lui faire perdre le peu de raison qui lui restait.

-Taisez vous! Allez vous en! Taisez vous bordel!

Au loin, un oiseau de nuit hulula à la lune avant de prendre son essor dans le ciel obscurci. Pourquoi?!, ce n'était vraiment pas juste... Une étoile perça le drap noir et rayonna jusqu'à ses pieds, comme si quelque chose allait se passer. Quelque chose, qui changerait sa vie. Une lueur d'espoir. Ravage essuya ses larmes d'un revers de main et se redressa, s'adossant à la tombe vide qui était dédiée à ses parents. De sa famille, on n'avait rien retrouvé. Les cercueils étaient vide, tout comme ceux de ses frères et soeurs. Ils étaient fermés et quand la jeune fille avait demandé à ce qu'on les descelle, on lui avait répondu que cela risquait de la perturber, qu'ils n'étaient pas 'visibles'. Ravage avait par la suite mené sa petite enquête, arrivant à cette conclusion mortellement -et c'est bien le cas de le dire- effarante. Il n'y avait rien à l'intérieur. Pas de corps, pas d'os, pas de preuve. Il restait ce fol espoir qu'ils en avaient réchappé.

Ravage soupira et commença à sombrer dans une douce torpeur. Malgré tout, ses dagues restaient tout près et par dessus le marché, son bouclier de lames était activé. Même si cela pompait sur ses réserves d'énergie, c'était mieux que de se laisser surprendre si quelqu'un tentait de l'attaquer.

Ravage dormit peu, et mal; D'un sommeil peuplé de cauchemars et de créatures infernales. Pas un instant durant son assoupissement ses lames ne cessèrent de tournoyer autour d'elle. Le bouclier accélérait sa cadence au moindre bruit, au moindre changement de direction de la brise nocturne. Les lames hérissées frémirent et se jetèrent d'un même mouvement dans une direction, à l'opposé. La jeune fille se réveilla en sursaut, faisant revenir ses défenses d'acier vers elle d'un mouvement de la main. Quelqu'un se tenait face à elle. Que se soit un Shiroi où un ennemi, sa question l'avait troublée au plus haut point. Les Voix... Oui...elles la tourmentaient sans cesse, lui laissant peu de temps de répit pour récupérer. Elle se faisaient douce et caressantes, contant des histoires pour l'endormir où à l'inverse, menaçante et violente, racontant des atrocités. Leurs champs la portaient au combat et elle s'éveillait le matin au son de ces dernières. C'étaient presque devenues des amies. Mais qu'en était il de celle qui se tenait devant elle?

-Oui...

Siffla Ravage, pas très sûre à présent, de vouloir demeurer dans le cimetière. Quelque chose chez cette personne, particulièrement le fait, qu'elle aussi entendait les voix.

-Vous...vous aussi, n'est ce pas?

La mélopée commença à lui battre les tempes, caressante et affectueuse, ensorcelante.

Subaru cherchait son lieutenant. Le dernier endroit, qu'elle avait pas encore cherché, était le cimetière. Prenant le chemin, elle se doutait pas qu'elle allait faire une rencontre douloureuse. En arrivant, elle vit toute suite Ravage et remarqua qu'elle était pas seule. Pensant que c'était un soldat, elle se dirigea tranquillement vers eux. Au moment où elle allait les saluer, elle reconnût Aria. Subaru se mit sur ses gardes et dit:

-Qu'est-ce que tu fais là Aria et pourquoi tu parles à MON lieutenant.

Ravage ne comprenait rien. Mais elle avait peur. La musique se faisait de plus en plus oppressante. Les paroles sortaient de sa bouche sans qu'elle ne les ai jamais connues auparavant. Tout lui échappait. La situation, comme sa vie des années et des années avant. Mais son instinct restait bel et bien présent. Le danger venait. De 'son camp' et de l'autre. Aria, Subaru. Elles parlaient de quelque chose. Voulaient l'utiliser...Il n'en était PAS QUESTION! Tout d'abord, cette Aria lui avait semblé intéressante, du fait que les Voix lui parlaient. Mais maintenant, ce n'était plus rien d'autre qu'un danger. Les lames se mirent à se darder dans tous les sens, venant titiller ces deux filles qui parlaient d'elle comme un moyen d'arriver à leurs fins. ça lui donnait le temps, et la protection pour s'en aller au loin.

-Salut papa, salut maman, grand frère grande soeur, je reviendrai un autre jour!

Elle jeta cette phrase par dessus son épaule, partant dans une fuite éperdue.

Subaru fixa Aria et la haine se lit sur son visage.

-N'approche pas de Ravage. C'est une shiroi.

Alors qu'elle comptait dire à Ravage de venir avec elle, elle la vit partir en courant. Mince, à cause de Aria, Ravage allait de méfier d'elle. Pendant un instant, la jeune fille pensa courir après son lieutenant mais se ravisa. Pivotant sur ses pieds, elle s'approcha de Aria. Et, pour la première fois, elle eut ni peur ni tristesse dans son regard. Subaru ne voulait pas qu'il arrive à Ravage se qui est arrivé à Aria.

-Je te redis laisse cette fille tranquille.

Subaru vit Aria partir. Elle poussa un soupire puis releva vite la tête. Aria était partie dans la direction de Ravage. Subaru perdit le peu de calme qui lui restait. Elle patina jusqu'à Aria et la frappa. La tenant éloigner de son lieutenant puis se tournant vers celle-ci elle cria:

-Ne la crois pas. Tout se que tu as vu ne sont que des illusions. Elle veut t'attirer vers elle. S'il te plais Ravage-chan, ne la crois pas.

Des larmes coulaient le lond de ses joues mais son regard devint déterminer en se posant sur Aria. Ell se mit en position de combat. Subaru n'allait pas laisser Aria prendre Ravage. Elle allait la protéger.

-Reste derrière moi Ravage. Je te protège.

Ravage continua de courir dans les ténèbres. Les Voix la rassurèrent usèrent de toutes leurs capacités pour lui faire regagner son calme. Néanmoins, les larmes ruisselèrent longtemps encore sur son visage. Ses cheveux volaient dans son sillage comme autant de feux follets. Elle avait peur. Quelque chose qui lui rongeait les entrailles et sortait au fil des notes que les voix lui sifflaient. La jeune fille trébucha mais parvint tout de même à conserver l'équilibre. Des pas se rapprochèrent et bientôt, Aria lui fît face. Pétrifiée, Ravage ordonna à ses lames de tournoyer encore plus vite, les poussant aux limites de ses capacités magiques. Et puis, vinrent les images. Terribles. Son père sa mère. Sa famille tout entière réunie au grand complet. Même le chat de la famille était présent, c'est vous dire! Un sourire, un rictus plutôt tourmenta son visage. Pourquoi lui infligeait on ça? pourquoi cette fille s'amusait elle à lui faire miroiter cela. S'ils étaient en vie, ils devaient la haïr de n'avoir rien fait pour les protéger, de s'être lâchement enfuie. Ravage voyait. Leurs sourires, leurs visages avenants qui l'invitaient à se rapprocher, à venir se blottir dans leur bras. NON. Ce n'était pas possible. Ils étaient bel et bien morts cette nuit là, il y a des années, où s'étaient exilés au loin de cette folie meurtrière avec la pensée qu'une de leurs filles avaient péri. En tous les cas, ils étaient loin maintenant. Loin aussi, était l'époque de leurs rires et de la vie de famille paisible et joyeuse. On se jouait d'elle. Subaru s'interposa entre elle et la dénommée Aria, lui offrant un réconfort passager. Mais en cet instant, elle eut toute la reconnaissance de l'Arc-en-Ciel, qui se jura de reprendre au plus vite ses esprits pour l'aider à combattre. Qui donc était cette Aria?

Subaru pleurait, Ravage l'entendait et le ressentait. Elle s'assit au sol et passa ses bras de part et d'autre de ses jambes, enserrant ses genoux dans un geste désespéré pour se rassembler, rassembler son esprit et son corps, et se protéger.

-Laissez moi tranquille!

A qui s'adressait elle? aux voix où bien à sa chef et à l'inconnue? Mystère... Elle resta là, prostrée, sanglotant à gros bouillons en murmurant des paroles incompréhensibles.

Subaru se tourna un peu vers ravage et la vit pleurer. La jeune fille sentait que son lieutenant avait peur mais elle n'arrivait à savoir si c'était vraiment de Aria. Regardant son adversaire, Subaru siffla:

-Dégage grande soeur Aria. Dégage car tu auras pas Ravage. Je la protègerai au risque de ma vie.

Pour lui prouver, elle se mit bien devant la fille et se positionna en monde défense. Subaru ne voulait pas qu'il arrive encore se qui était arrivé à Aria. Elle n'avait pas réussi à empecher sa grande soeur de coeur de rejoindre les kuroi mais elle empêchera Ravage. Mettant sa vie en jeu.

Subaru fit des yeux ronds. La peur se lisait dans ses yeux. Sa soeur Aria n'était vraiment plus la même mais peut importe ses actes, Subaru espérait qu'il restait quelque chose de bon dans Aria. Elle était un shiroi, étant petite elle était gentille, c'était pour ça que Subaru ne pouvait et ne voulait pas croire qu'elle était totalement mauvaise.

-Aria-chan.

Subaru ne pouvait pas avoir peur, elle était chef des shiroi. Même si des fois, elle en avait marre, elle devait être forte.

-C'est..c'est gentil ça, j'me sens vachement rassurée...tout...tout d'un coup

Même térifiée, Ravage ne pouvait s'empêcher d'être caustique. C'était dans sa nature. Ayant repris le contrôle entier de son corps tremblant, la jeune fille secoua la tête à toute force pour chasser les dernières traces de ce mauvais rêve où sa famille lui souriait.

-Je vais vous laisser, boss, je crois qu'il y a un caveau plus loin où je serais plus au calme.

Puis, en adressant un signe de respect peu évident à Subaru, elle se fondit entre les tombes, s'amusant avec les lames qui tournoyaient autour de sa tête. Ses larmes s'étaient taries où elle n'avait plus l'énergie de les laisser couler. Cette soirée avait au moins cela de bon: elle avait appris que les Voix ne lui parlaient pas à elle seule. Bien maigre réconfort mais au moins, personne n'avait deviné que Ravage revenait d'un de ces raids qui lui tenait tant à coeur. La Vengeance continuerait de paver chacun de ses pas. Et ce jusqu'à sa mort.

Subaru regarda Ravage partir. Elle voyait à sa démarche que l'illusion de Aria avait quand même eut un effet sur la jeune femme. Et Subaru n'aimait pas car, si Ravage écoute les vois et Aria, elle risquerait de les suivre se qu voulait dire devenir une kuroi. La chef des shiroi prit la décision de garder un oeil sur la demoiselle. La jeune fille ne supportait pas le fait de pas pouvoir faire confiance totalement à Ravage mais elle ne pouvait faire autrement.